M. Jourdain est
un personnage créé et joué par Molière lui-même. C'est le personnage principal
du récit, il est l'étudiant en « gentilhommerie ». Il est amoureux de
la marquise Dorimène. Il est vaniteux, naïf et capricieux.
Mme Jourdain est,
dans l'ensemble des personnages féminins de Molière, une figure singulière.
Elle apparaît dans peu de scènes de la comédie, et quand cela arrive, c'est
toujours pour s'opposer à son mari, soit en face, soit par des coups bas. C'est
le personnage le plus « vieux jeu » de la pièce, mais elle n'est
jamais ridiculisée et a quand même joué un rôle d'intrigante envers monsieur
Jourdain à la fin de l'histoire.
Lucile est la
fille de M. Jourdain. Elle représente dans cette pièce, un des principaux
contrastes. Elle garde les aspects fragiles de la jeune fille amoureuse, naïve.
Nicole, la
servante, forte de son rire et de son caractère paysan, parle devant son maître
d'une façon décontractée et sans complexe, comme la plupart des servantes
apparaissant chez Molière.
Cléonte est le
cliché de l'amoureux honnête homme, devenu dans Le Bourgeois gentilhomme,
un jeune libertin jouant un amoureux transi prêt à tout pour que son
amour soit réciproque, même à se déguiser en imaginaire fils du Grand Turc.
Covielle est
le valet de la pièce, il est à Cléonte ce que Nicole est à Lucile. Mais son
rôle bascule : il n'est plus le valet balourd et devient le maître de la
comédie de la « turquerie ».
Dorante joue
un rôle déconcertant. Intrigant et sans scrupule, c'est aussi le complice du
piège organisé par Covielle et Cléonte. Il obtient ce qu'il veut en manipulant
les autres.
Dorimène est
une veuve qui se permet de tout faire, malgré tous les efforts de M. Jourdain.
Elle sous-entend à l'acte III qu'elle va épouser Dorante et confirme ses dires
à l'acte IV.
Le Maître de musique est
un homme pratiquant l'art pour gagner de l'argent. Il considère M. Jourdain
comme un moyen facile de s'enrichir, et s'oppose en cela auMaître à danser, qui
profite des largesses de son élève mais voudrait qu'il soit capable d'apprécier
la danse à sa juste valeur.
Le Maître d'arme enseigne
le maniement du fleuret à
monsieur Jourdain. Très sûr de lui et de la supériorité de la science du
combat, il provoquera une dispute entre lui, le Maître à danser et le Maître de
musique par son mépris pour leurs arts. L'ensemble tournera à la bagarre quand
le Maître de philosophie, plus rhéteur que véritable philosophe, décrètera
la suprématie de ce qu'il appelle philosophie, quand on voit qu'il ne fait
qu'apprendre à monsieur Jourdain les mouvements des lèvres intervenant dans la
prononciation des voyelles et de quelques-unes des consonnes.
Le Maître tailleur profite
de la naïveté de M. Jourdain, en lui affirmant que ses vêtements sont portés
par les gens « de qualité » pour le convaincre de les acheter et de
les porter lui aussi, malgré leur ridicule.
Les Garçons tailleurs au
service du Maître tailleur, extorquent également de l'argent à M. Jourdain par
la flatterie en le gratifiant de divers titres de noblesse :« Ma
foi ! s'il va jusqu'à l'Altesse, il aura toute la bourse. »