L'école au Maroc hier et aujourd'hui
L’école d’hier
Une quarantaine d’élèves
s’active à réciter le coran à haute voix. Subir les coups de colére de lafkih
faisait partie de notre quotidien. Un long bâton fait régner l’ordre et la
discipline. Quelques privilégiés pouvaient interrompre la récitation ,
approcher et ceinturer les punis pour la correction infligé par lafkih.
En fait ce n'était
vraiment pas une école dans le vrai sens du terme. Une
pièce exiguë qui jouxtait la grande mosquée et qui sentait
éternellement le renfermé et l'odeur des vieux livres.
Nous commençions
toujours la séance d'apprentissage par un ménage de fond en comble de notre
salle de cours sous l'unique oeil vigilant de moulay ali.Il pointillait sur les
menus détails que nous oubliions.Du bout de sa baguette, il nous rappelait à
l'ordre...une fois c'était une toile d'araignée par là, une autre fois c'était
un grain de poussière par ci.
Une fois les tapis d'osier
, qui nous servaient de bancs d'école, secoués avec le même bâton qui nous
flageollaient, nous les remettions à leur place.En file indienne, nous nous
alignions devant la porte , dont le fkih en grandeur nature occupait tout le
cadre.
Nous devions embrasser la
grosse main velue de moulay ali pour reçevoir sa bénediction avant d'entamer la
phase de mémorisation en choeur d'un nouveau verset de coran.
Chaque matin le même
scénario se répetait, avec le même ménage, la même main dodue et poilue .Une
angoisse que nous refoulions de peur de voir la baguette du fkih venir
s'abattre sur nos petites têtes.
Notre plus grande joie
était le fameux cri rauque de moulay ali qu'il lançait à notre encontre: "
TAHRIRA ! ".
C'était tout simplement
une récréation qu'un passant voulait bien nous payer. La ruée frénétique vers
la sortie, humer l'air libre, ne nous évitait pas le passage obligatoire devant
la grosse main pendante du fkih.
L'école d’aujourd'hui
Ce nom évoque beaucoup de souvenirs
d’enfance et la découverte du plaisir d’apprendre à lire et à écrire. Pour
certains aussi, une forme de rigueur du système de l’enseignement, aujourd’hui
négligée... sociale…
Tout y est. Sa
collection "Iqra" était formée de cinq manuels pour cinq ans
d’apprentissage. Au bout, l’élève décrochait la fameuse "Chahada" et
gagnait la reconnaissance de ses proches et peut-être même un boulot en
fonction publique.
Pratiques, ces manuels,
très appréciés par ceux qui suivent des cours d’alphabétisation, sont encore
imprimés aujourd’hui.
Des gamins, devenus intellectuels, cadres
ou simples commerçants, lui doivent quelques mots, quelques chiffres ou
quelques rêves.
C’est lui qui leur a
fait aimé la langue d’Al Moutanabi. Des années de nouvelles stratégies, de
réformes de l’Education n’ont pas fait oublié les manuels d'Ahmed Boukmakh.
Poésie, grammaire, histoires fantastiques ou puisées de la réalité