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Hassan II (en arabe :
الحسن الثاني), né el-Hassan ben Mohammed ben Youssef el-Alaoui (en arabe : الحسن
بن محمد بن يوسف العلوي) à Rabat le 9 juillet 1929 et décédé à Rabat le 23 juillet 1999, fut roi du Maroc.
Son règne a duré 38 ans (1961-1999). Il est enterré au mausolée Mohammed V de Rabat, où reposent son
père Mohammed V et son frère Moulay Abdallah.
Son fils Mohammed VI lui a succédé.
En décembre 1962, Hassan II fait adopter une
constitution sur mesure, mal acceptée par les partis politiques - le roi, commandeur des croyants, est une personnalité
« inviolable et sacrée ».
Une vague de répression s'abat alors sur
l'opposition de gauche, suivie, après les émeutes de Casablanca
et au Rif en 1965,
par dix ans d'état d'exception. Le 29 octobre de cette
année-là, Mehdi Ben Barka, est enlevé au boulevard Saint-Germain à Paris (devant la brasserie Lipp),
puis secrètement assassiné.
Dans le même temps, il poursuit l'unification du
royaume et la consolidation de son indépendance et de son intégrité
territoriale : libération de la province de Tarfaya
(1958) et de
l'ancienne colonie espagnole, la province de Sidi Ifni
(1969).
Pour Hassan II, le danger viendra ensuite de l'armée. Le 10 juillet 1971, une première
tentative de coup d'État fait plus de cent morts au palais royal de Skhirat.
Le 16 août 1972, c'est le général Mohamed Oufkir
qui monte une attaque aérienne contre l'avion du
souverain alors que celui-ci rentre d'un voyage en France. Oufkir, selon la
thèse officielle, se suicide. À chaque fois, Hassan II en réchappe. Il faudra
attendre encore trois ans pour que le roi trouve enfin un terrain d'entente
avec son opposition, son armée et, sans doute, son peuple.
En novembre 1975, la « marche Verte »
organisée en direction de l'ancienne colonie espagnole, la province du Sahara occidental
lui fournit l'occasion de refaire l'unité autour de sa personne, organisant,
entre autres, une sorte de culte de sa personnalité.
Son portrait apparaît alors dans tout le pays, sur les avenues, chez les commerçants qui peuvent être inquiétés par la police s'il n'est pas bien mis en évidence. Mais ce ne sera qu'à la fin des années 1980, après une nouvelle série d'émeutes et la montée en force de l'islamisme, que son régime commence lentement à se libéraliser. Les réformes constitutionnelles de 1992 et 1996 atténuent ainsi le caractère absolutiste de la monarchie. En février 1998, enfin, Hassan II nomme un opposant de toujours, le socialiste Abderrahman el-Youssoufi, au poste de Premier ministre chargé d'assurer « l'alternance ».
Hassan II et le secrétaire
américain à la defense Caspar W. Weinberger
Redoutable manœuvrier, jamais aussi à l'aise que
dans le jeu complexe de la diplomatie régionale et internationale, ce roi
auquel rien n'était interdit - surtout pas les plaisirs d'une vie terriblement
dispendieuse - décide de tout derrière les murailles de ses palais, véritables
cités interdites. Cependant, pour préparer le règne de son
fils, il engagea une politique d'ouverture démocratique.