L’adoption
ne renvoie malheureusement pas un concept universel et uniforme sur lequel tous
les pays s’entendent. Le Maroc, pays francophone régi par la loi musulmane
s’oppose à certains aspects de la
Convention internationale des droits de l’enfant dont
l’article 14 donnant à l’enfant le droit à la liberté de pensée, de conscience
et de religion.
Selon
l’article 83-3 de la
Moudawana (Code réglementant la vie familiale des citoyens
marocains), le Maroc ne reconnaît pas le principe de l’adoption qui n’a aucune
valeur juridique. Ce concept est défini plutôt sous le nom de Kafala qui
renvoie à une prise en charge de l’enfant n’impliquant aucunement des effets de
filiation. Il s’agit d’une tutelle ou d’une délégation d’autorité parentale qui
prend fin à la majorité de l’enfant. Cette non-reconnaissance de l’adoption est
dictée d’une part par la Charia
(droit musulman qui classe les actions humaines en 5 catégories : ce qui
est obligatoire, recommandé, indifférent, blâmable et interdit) et d’autre
part, repose sur les paroles du livre saint musulman : « Il n’a
point fait de vos enfants adoptifs, (Allah) vos propres enfants. Appelez les
enfants adoptifs par le nom de leur père ; considérez-les alors comme vos
frères et soeurs en religion ou vos protégés » (Coran, sourate 33,
versets 4 et 5). Lorsque l’Islam a été révélé, l’adoption était cependant
courante. Pour annuler cette coutume, Allah a ordonné à son prophète d’épouser
la divorcée de son fils adoptif pour démontrer à ses croyants de façon pratique
qu’un fils adopté n’a pas le statut d’un vrai fils. Le Coran considère
d’ailleurs comme une injustice le fait d’appeler un enfant par le nom de
parents autre que les siens.
Cette institution musulmane qu’est la Kafala est certainement bénéfique dans un pays où
le nombre d’orphelins est estimé à près de 30 000. La Kafala offre donc à ces
enfants la possibilité de connaître un meilleur sort que leur réservent les
orphelinats au Maroc où un manque cruel de personnel fait parfois écho à un
manque de budget. Elle est également considérée comme un acte religieux
méritoire : « Moi et les gardiens des orphelins seront
ensemble au Paradis » (paroles du prophète Mohammed). Par ailleurs, le
Coran précise de manière très claire que quiconque lésera les droits des
orphelins « ira dans le feu de l’enfer » (Coran, sourate 4, verset
10).
Quel sort alors pour ces milliers d’enfants marocains qui remplissent
les orphelinats et vivent dans des conditions de vie très difficiles ?
Ce n’est que récemment que la possibilité d’un projet de loi donnant aux
femmes célibataires de bonnes mœurs le droit d’adopter un enfant marocain a été
soulevée. Que de complications pour des personnes qui n’aspirent qu’à donner de
l’affection à cet enfant et désirent lui assurer un avenir plus confortable que
celui des rues . N’oublions pas qu’au Maroc bon nombre d’enfants
abandonnés deviennent des enfants de rue.
En définitive, dans un pays comme le Maroc, nous assistons à un profond
débat qu’il est difficile de résoudre sans remettre en cause les principes
dictés par l’Islam. Il semblerait pourtant que les lois relatives à l’adoption
au sens musulman du terme soient contournées selon l’expérience de certaines
personnes puisque des familles étrangères ont déjè fait l’expérience d’adopter
un enfant au Maroc. Certains témoignages affirment également que dans certains
couples, la femme déclarera sien l’enfant d’une autre en établissant un faux
certificat de grossesse. Ces affirmations nous laissent bien entendu sur une
note peu joyeuse, mais nous donnent au moins un aperçu des conditions
d’adoption au Maroc.
Adopter en France
Les
enfants français susceptibles d'être adoptés sont peu nombreux. Il
s'agit : soit des enfants pour lesquels les père et mère ou le conseil de
famille ont consenti à l'adoption, soit des pupilles de l'Etat, soit des
enfants déclarés abandonnés. Un enfant français ne peut être adopté qu'à partir
de ses trois mois et jusqu'à 15 ans.
En cas
d'attribution pour adoption, l'Aide Sociale à l'Enfance confie l'enfant aux
parents pour un placement de six mois minimum précédant l'adoption plénière.
Une mise
en garde demeure : pour adopter plusieurs enfants (frères et soeurs) ou un
enfant handicapé, il faut être réellement motivé tout en étant sûr de pouvoir
gérer la situation sur le long terme.